- À l'âge de 86 ans, et des suites d'un cancer, l'ancien président du Pérou, Alberto Fujimori, est décédé. Sa mort, qui coïncide avec la date de l'attaque des tours jumelles à New York, marque la fin d'un chapitre historique pour le pays.
- Il n’a pas pu résister aux chimiothérapies contre le cancer de la langue dont il souffrait, et qui s'était propagé aux poumons.
- Ses restes ont été transportés au Musée de la Nation, alors que ses enfants et petits-enfants, bouleversés, assistaient à la sortie du cercueil depuis la porte de sa maison.
- Keiko et Kenji Fujimori, visiblement très affectés, sont entrés dans l’institution étatique où ils veilleront jusqu’au samedi 15, date à laquelle le corps sera transporté au cimetière de Huachipa, dans la ville de Lima.
- Dès les premières heures, des sympathisants se sont formés en longues files pour présenter leurs condoléances à la famille.
- Dina Boluarte, cheffe de l’État, a été la première autorité à arriver à la veillée, où elle a été accueillie par les aînés de la famille, Keiko et Kenji Fujimori, et leur a présenté ses condoléances.
- Fujimori laisse derrière lui deux livres où il raconte son expérience gouvernementale, achevés dans les neuf mois qui lui restaient à vivre après avoir été gracié par l’ancien président Pedro Pablo Kuczynski.
- Le Congrès de la République a suspendu ses activités pendant la durée du deuil national décrété.
En rétrospective, le bilan est favorable à Fujimori
Les analystes s’accordent à dire que, si Fujimori avait renoncé à se présenter en 2000, l’anti-fujimorisme (résultant de la fermeture du Congrès) n'aurait pas émergé. Et, en poursuivant cette élucubration ex post facto, s'il avait postulé en 2005, capitalisant sur ses succès économiques et en matière de sécurité, il aurait été réélu, et le Pérou, désormais restructuré, avec une classe moyenne en pleine croissance, serait aujourd'hui un pays développé.
Sur le plan économique, Fujimori a mis fin à une hyperinflation (plus de 2.700 % par an, qui a même dû être portée à 7.649 % dans le cadre d’un choc recommandé par le FMI), avec des résultats positifs, permettant au pays d’honorer sa dette et d’attirer des capitaux pour l’investissement.Il a privatisé 180 entreprises publiques déficitaires, et la monnaie, renforcée en parité avec le dollar américain, a été remplacée par le « nuevo sol » en tant que monnaie nationale, à la place de l’inti.
Le terrorisme (dont le leader, Abimael Guzmán, est également décédé à la même date) a été vaincu grâce à l'union de l'État, des forces armées et de la population rurale organisée, qui ont mis en place un système de défense efficace contre la subversion.
La paix avec l'Équateur a été rétablie grâce à l'Accord de Tiwinsa.
Fujimori a éliminé le SUTEP sur le plan politique, une force de chantage alliée au terrorisme contre les gouvernements de l'époque.
Le sauvetage des otages à la résidence de l'ambassadeur du Japon a montré la fermeté et l’intelligence de Fujimori dans la prise de décisions, en ne cédant pas aux menaces du mouvement terroriste MRTA, bien que certains de ses proches aient été présents lors de cette réunion.
La Constitution de 1993 a été déterminante pour la restructuration de l'État de droit, qui avait perdu de son autorité en raison de la mauvaise gestion des gouvernements précédents. Sur le plan économique, elle a rendu le pays éligible aux investissements étrangers, avec une reconnaissance mondiale et un taux d'investissement le plus élevé de la région.
Il est rappelé comme le président qui a amélioré la vie des Péruviens, qui, jusqu'en 1990,
vivaient dans le chaos social, politique et économique.
Repose en paix, Fujimori, et que les forces politiques du Pérou s'unissent dans une même direction vers le développement.